Par
Johann Dizant
Le 28/09/2019
Les années passent, mais rien ne change.
L'État et le citoyen
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un citoyen se désaltérait
Au robinet d'une onde pure.
L'État survient fauché qui cherchait aventure,
Et que le gain en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de t'approprier mon breuvage ?
Dit ce pays plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Monsieur le Président , répond le citoyen, que votre gouvernement
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'il considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
D'une ressource naturelle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis m'approprier sa boisson.
- Tu te l'accapares, reprit cet État cruel
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit le citoyen, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, misérable peuple
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
L'État l'emporte, et puis le taxe,
Sans autre forme de procès.
Johann DIZANT