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La lumière

Le 24/09/2022

La lumière

C’est un premier regard,

un souffle coupé,

une lueur,

un espoir,

une envie,

un été.

C’est un premier sourire,

un rire,

un fou rire,

une respiration,

un voyage,

une libération.

C’est un premier pas fébrile,

mes jambes en coton,

un nuage,

un doute,

un prénom.

C’est un premier mot semé à la douceur de ta voix.

C’est une première phrase germant au fond de mon estomac.

C’est ce premier  touché,  

je t’effleure du bout des doigts,

je te cueille à l’orée de mes bras.

C’est une odeur, une fleur, une rose, un bégonia.

C’est une première nuit, mon corps ému, valsant autour du tien.

C’est une première nuit, mes mains maladroites, mon cœur embrassant tes seins.

C’est une première nuit, la première de toute ma vie.

C’est un premier matin, ton âme au naturelle, si pur, si doux, si belle…

tes lèvres tendues, ton regard me couvrant d’étincelles.

C’est un premier au revoir, une attente, une impatience, une joie, un espoir.

C’est un premier je t’aime, un premier appartement, un premier agacement, un premier mot tendu, une première dispute, un premier projet d’enfant, un premier aman, une première réconciliation, une première désillusion, un premier compromis, un premier démenti, un premier mot cruel…

Et puis, cette deuxième fois qu’on n’a pas su réinventer.

Cette troisième fois qui est passée inaperçue.

Cette quatrième fois tombée dans l’habitude.

Cette cinquième fois faite de lassitude.

Cette sixième fois arrosée de reproches.

Cette septième fois où l’on s’est détruit à coups de poing, de point final à cette histoire. Si seulement nous avions su que les deuxièmes fois n’existaient pas.

Habitude

Le 24/09/2022

Habitude

Je suis ton habitude, à deux une solitude, ton assurance, plus vraiment une chance, ta stabilité, juste avant de trébucher, une lassitude, une vielle inquiétude, un fantôme, un symptôme, une caresse, une indélicatesse, une passion mortelle, un poison éternel, vingt ans à la dérive, un amour incolore, insipide, inodore,  ta dernière marche, un corps ridé, une tâche, un sacrifice, un caprice, ton vide, un cœur déchu, un malentendu, une mauvaise surprise, ton Martini olive, une rampe, une crampe, des crocs usés, des serres érodées, une peau fatiguée, des doigts crispés, un point, une tragédie, un poing, un vestige, une ruine, un vertige, une cicatrice, un rhumatisme, ton cancer, ton illusion, ta maladie, ton purgatoire, ton désespoir, un suicide…je suis ton habitude.

Johann DIZANT

Je me noie

Le 24/09/2022

Elle se noie

Receuil de citations : une phrase, une vie...

Le 13/08/2020

Découvrez mes citations dans Le Parisien.

https://citation-celebre.leparisien.fr

Citation johann dizant 197578

Entre mes murs

Le 23/03/2020

« Confiné entre mes murs, j’ai rencontré un homme enfermé dans cette enveloppe charnelle.  Un être aigri, abîmé… il semblait si seul !  Nous avons pris le temps de nous asseoir, de nous découvrir, de mettre des mots, de construire des idées, de rire et de nous questionner sur notre avenir.

Moi qui pensais être éternel, face à cette pandémie, la réalité me rattrapait… je n’étais qu’un éphémère, un homme de passage, une vague en pleine mer !  Qu’avais-je fait de cette liberté ? Qu’avais-je fait de ce temps ? Qu’avais-je fait de mes rêves ? Qu’avais-je fait de cette vie ?

Pris par un sentiment d’étouffement, je me suis empressé d’ouvrir la fenêtre. Sur mes deux jambes asphyxiées, le soleil m’a pris dans ses bras, le vent m’a caressé le visage et mon âme s’est libérée. Le sens de la vie me paraissait évident. J’étais un maillon d’une chaîne, ma place était d’être là, être simplement là afin de protéger l’autre. Ce confinement m’offrait la chance de devenir, de me révéler et de construire une vie différente.

Quand je me suis retourné pour partager cet espoir avec cet homme… il n’y avait plus personne ! Entre mes murs, je n’étais cependant plus seul… nous étions tous ensemble dans cette aventure! »

Johann buste bxl 1

L'Etat et le citoyen

Le 28/09/2019

Les années passent, mais rien ne change.

 

L'État et le citoyen

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.

Un citoyen se désaltérait
Au robinet d'une onde pure.
L'État survient fauché qui cherchait aventure,
Et que le gain en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de t'approprier mon breuvage ?
Dit ce pays plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Monsieur le Président , répond le citoyen, que votre gouvernement
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'il considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
D'une ressource naturelle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis m'approprier sa boisson.
- Tu te l'accapares, reprit cet État cruel
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit le citoyen, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous,  misérable peuple
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
L'État l'emporte, et puis le taxe,
Sans autre forme de procès.

Johann DIZANT

La Wallonne et la Flamande

Le 28/09/2019

Avec l’ironie de La Fontaine et l’autodérision à la Belge, je vous propose la fable :

La Wallonne et la Flamande


La Wallonne, ayant trinqué
                  Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit apéro
De fromage ou de chorizo
Elle alla crier famine
Chez la Flamande sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque amuse-bouche pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foie cirrhosé
Intérêt bien consommé
La Flamande n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je prenais l'apéro, ne vous déplaise.
Vous preniez l'apéro ? j'en suis fort aise :
Et bien ! travaillez maintenant.

Sabrina de le Mag

Le 24/12/2017

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